«Haurus» était jugé pour avoir vendu sur le darknet des informations tirées de fichiers de police protégés pour des sommes allant de 100 à 300 euros.
«Haurus», l’ancien agent de la DGSI, qui était jugé pour avoir vendu sur le darknet des informations tirées de fichiers de police protégés, a été condamné jeudi à sept ans de prison dont deux avec sursis par le tribunal correctionnel de Nanterre. Le parquet avait requis sept ans de prison contre cet ancien brigadier de police de 35 ans, qui était poursuivi pour une dizaine de chefs d’inculpation et avait reconnu la majorité des faits qui lui sont reprochés, déclarant avoir agi par appât du gain. Reconnu coupable de l’ensemble des faits, il est reparti menotté de la salle d’audience. Sa peine n’est pas aménageable «afin de prévenir» de nouveaux faits et il a l’interdiction définitive d’exercer dans la fonction publique, a déclaré la juge lors du délibéré.
Lors de l’audience le mois dernier, «Haurus» avait déclaré avoir commencé ses activités illicites sur le darknet par appât du gain, pour «mettre du beurre dans les épinards», puisqu’il était endetté. Il vendait, contre une rémunération en bitcoins, des données confidentielles extraites de fichiers de police auxquels il avait accès: identités, adresses, géolocalisations téléphoniques. Selon l’accusation, il aurait effectué 382 recherches illégitimes et facturait ses services entre 100 et 300 euros. Il pouvait également fabriquer lui-même ou aider ses clients à confectionner des faux documents administratifs ou des faux chèques.
«Je ne suis pas pourri à ce point-là»
À la barre, il avait expliqué ne plus être ce «voyou», qui a «sombré par facilité». «Je ne suis pas pourri à ce point-là. J’ai conscience du mal que j’ai fait, ça ne se reproduira plus jamais», avait-il indiqué au tribunal, décrivant une forme «d’addiction» qui lui avait fait «perdre pied avec la réalité». Il avait cependant rappelé qu’il n’avait pas vendu d’informations tirées de la base de renseignement de la DGSI, «Cristina», et qu’il avait simplement utilisé des fichiers auxquels tous les policiers ont accès. Son compagnon, qui était accusé d’être son complice, a lui été condamné à trois ans dont deux avec sursis mais relaxé du chef de complicité.
Un de ses clients, jugé à ses côtés – un homme connu dans le milieu du banditisme marseillais –, a, lui, été condamné à trois ans de prison avec mandat de dépôt «compte tenu des antécédents judiciaires». Il avait demandé à «Haurus» de lui donner des informations permettant de localiser plusieurs personnes, dont certaines ont été retrouvées mortes. Ce volet de l’affaire, toujours en cours d’instruction à Marseille, vaut à «Haurus» une autre mise en examen pour corruption passive et association de malfaiteurs en vue de commettre des crimes en bande organisée.
SOURCE: LE MATIN.CH
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